TEMOIGNAGES ET LIENS UTILES

Témoignage d'une femme victime de violences 

"Le processus s'installe peu à peu, insidieusement. D'abord, le partenaire humilie, traite comme un objet, ne vous appelle pas par votre prénom...(déjà là, vous n'existez plus). 
Il fait des réflexions désobligeantes sur votre tenue vestimentaire, votre façon de cuisiner, 
la scolarité des enfants etc. Tous les sujets sont bons pour vous mettre un genou à terre. 
Il me rendait responsable de la situation : si je demandais des explications sur ma responsabilité, il ne répondait pas et pouvait rester des jours sans parler.  
Je me demandais alors : "Qu'est ce que j'ai pu faire de mal ?" Le doute en moi s'installait.
Il faisait régner la terreur, "Si tu pars...", me menaçait-il,"...je m'arrangerai pour que tu n'aies pas la garde des enfants". Il m'isolait de mes proches et de mes amis. 
Si je répondais, j'avais droit à de la violence verbale, psychologique, ou aux coups. 
Auprès des personnes extérieures, il usait de son charme afin de passer pour "quelqu'un de bien", il rendait service, il conseillait...Alors qu'à la maison, c'était un autre personnage. 
Derrière une porte fermée, on ne sait pas ce qui se passe...
A force de lutter, je finissais par ne plus réagir et c'était l'engrenage de l'emprise.
Je n'avais pas le temps de m'occuper de moi, je consacrais tout mon temps aux enfants, afin de les protéger. J'assurai le quotidien de la maison pour éviter les crises et les coups. Pour limiter les représailles et les intimidations, je passais par exemple les fêtes de famille, seule, avec les enfants. Mon seul lien social restait mon travail. 
J'avais perdu toute confiance en moi, il m'avait tellement répété que j'étais incapable de faire quoi que ce soit de bien, que j'avais fini par l'intégrer. 
J'ai été brisée, j'avais même l'impression que mon corps était découpé en rondelles. 
Malgré cet enfer, j'ai réussi à m'en sortir, et aujourd'hui, plus rien ne me semble impossible. Mes enfants, devenus adultes et actuellement en couple, n'ont pas reproduit ce phénomène de la violence. 
Je voudrais transmettre un message aux victimes, oui, on peut s'en sortir, mais vous êtes les seules à pouvoir prendre cette décision cruciale. 
Pour justement briser ces violences, le premier pas est d'oser en parler, que ce soit à l'entourage, à des professionnels, à des associations spécialisées."